Il y a quelque temps, l’Apec annonçait un partenariat avec LinkedIn proposant une intégration assez poussée, permettant notamment, lors de la consultation d’une offre d’emploi sur apec.fr, d’identifier les membres de son réseau LinkedIn présents dans l’entreprise recrutant.
L’idée est, comme cela est clairement précisé dans la démonstration, d’« optimiser sa candidature » en mobilisant lesdits contacts pour obtenir des informations sur la société, la fonction, etc.. Peut-être, aussi, pour appuyer sa candidature, mais cela, on imagine bien sûr que c’est moins dans l’esprit de l’Apec qui a toujours mis l’accent sur la transparence du marché du travail.
C’est un partenariat inespéré pour LinkedIn, qui reste très en retrait de Viadeo en France, et c’est une nouvelle fois le signe que l’Apec est décidemment très ambitieuse en matière de recrutement en ligne et a décidé de multiplier les innovations en la matière. Rares sont ceux qui imaginaient que la première expérience de ce type en France viendrait d’un acteur institutionnel… D’ailleurs certains trouvent cela déplacé et le disent.
Mais LE réseau social numérique dont on parle en France, c’est, bien sûr, Facebook. Le site est depuis peu disponible en français, ce qui devrait contribuer à le diffuser davantage encore auprès du grand public (au prix sans doute de la fin de l’élitisme relatif qu’impliquait la maîtrise de l’anglais). L’écho médiatique, réellement impressionnant, devrait également y contribuer fortement. Le collègue de Jérôme Kerviel interpellé la semaine dernière? Repéré sur Facebook via la liste d’amis du trader, bien sûr !
Rien par contre sur la lente transformation qu’est en train d’opérer la plate-forme en matière de gestion de la vie privée. Je signalais il y a quelques mois cette nouvelle orientation et, plus récemment, le franchissement d’une première étape. Aujourd’hui (ou plutôt hier), c’est en apparence l’aboutissement : il est enfin possible de définir à quelles informations chaque catégorie d’amis a accès.
Ceci ouvre en théorie la voie à des usages professionnels. Mais manquent encore des options plus avancées de contrôle de la visibilité de la liste d' »amis », qui n’est actuellement gérable que de manière globale : au-delà de cette anecdote Kerviel évoquée plus haut, on peut imaginer qu’un usage professionnel implique une segmentation stricte des sphères. Reste aussi à transformer les ‘ »amis » en « contacts », à moins que le processus d’euphémisation du concept d’ami lancé par les plates-formes de sociabilité personnelle (cf. les travaux de Danah Boyd notamment) finissent par rendre les deux termes strictement équivalents dans la sphère numérique…